Coloquio sobre "El desarrollo urbano de Montréal y Barcelona en la época contemporánea: estudio comparativo". Universidad de Barcelona, 5-7 de mayo de 1997

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NOUVELLES DYNAMIQUES MÉTROPOLITAINES ET STRATÉGIES SPATIALES DE LA MAIN-D'OEUVRE : le cas d'employées de bureau montréalaises

Nathalie Chicoine, Candidate au doctorat. Doctorat en Études urbaines

INRS/UQAM 70, Clifton, Otterburn Park, Québec, Canada, J3H 1W6

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Depuis quelques décennies, les nouvelles dynamiques intramétropolitaine telles les transformations de la base économique, la nouvelle distribution spatiale des activités économiques et l’étalement résidentiel modifient la vie quotidienne des populations et il m'apparaît particulièrement stimulant d’étudier l’impact de certaines transformations sur la vie des femmes.

Dans le cadre de ma thèse de doctorat j'explore les stratégies résidentielles et les stratégies de déplacement résidence-emploi que déploient les employées de bureau suite à la relocalisation de leur emploi de la ville centre vers la banlieue. Plus spécifiquement, je veux saisir quels ajustements au niveau de la localisation résidentielle et au niveau des déplacements quotidiens ces femmes consentent dans un contexte de décentralisation de l’emploi.

Cette communication est divisée en quatre parties. Dans un premier temps, je réalise un bref survol de la littérature analysant la nouvelle géographie de l'emploi, la nouvelle dynamique résidentielle et l'évolution de la mobilité pendulaire dans les grandes régions métropolitaines d'Amérique du Nord.

Dans un deuxième temps, je présente brièvement deux thèses interprétatives qui articulent ces trois niveaux de tranformations à l'échelle intramétropolitaine, soit les thèses du «job-housing spatial mismatch» et du «spatial entrapment». Le troisième volet de cette présentation est consacré à l'analyse préliminaire d'une dizaine d’entrevues semi-dirigées que j’ai menées auprès d'employées de bureau . Il faut garder à l'esprit que le but de l'exercice n'est pas de tirer des généralisations de ces résultats, mais plutôt de formuler quelques réflexions quant à la façon de conceptualiser les relations entre la mobilité du lieu d'emploi, la mobilité résidentielle et la mobilité pendulaire eu égard à l'expérience vécue par une dizaine de femmes. Ainsi la quatrième partie de cette communication est une discussion des modèles théoriques du «job-housing spatial mismatch» et du «spatial entrapment» à la lumière de certaines particularités de la réalité montréalaise et d'une première analyse du contenu des entrevues des employées de bureau montréalaises.

La nouvelle géographie de l'emploi dans les grandes régions métropolitaines

La tertiarisation des économies dans les pays développés - amorcée depuis quelques décennies - a profondément modifié la base économique et la géographie de l'emploi des régions métropolitaines (Noyelle et Stanback, 1984). Parallèlement à la tertiarisation de l'économie, la distribution spatiale des activités économiques au sein des régions métropolitaines est en constante mutation.

Depuis quelques années se développe aux États-Unis tout un corpus de littérature sur le développement d'une économie plus complexe et diversifiée en banlieue. La banlieue n'est plus seulement le lieu de résidence de la majorité (Goldfield et Brownell, 1979 : 20), mais aussi le lieu de travail d'une fraction de plus en plus importante de la population (Fishman, 1987: 183-195; Muller, 1992: 583). On a d'abord assisté à la décentralisation des industries manufacturières, puis à celle des commerces et des services et enfin à celle des bureaux d'appui («back offices»). Plus récemment encore on a assisté, dans certaines grandes métropoles, à la décentralisation des activités du tertiaire moteur (finances, services aux entreprises, télécommunications, etc.). Bref, une économie d'agglomération qui était jusqu'à maintenant caractéristique des grandes villes est recréée en banlieue.

La nouvelle géographie résidentielle des grandes régions métropolitaines

De façon générale, les lieux de résidence, tout comme les lieux d'emploi, tendent à se déconcentrer. On assiste dans les grandes métropoles - depuis plusieurs décennies déjà - au développement des banlieues, une fraction de plus en plus significative de la population des régions métropolitaines y résidant.

Toutefois, la mobilité résidentielle des ménages au sein d'une région métropolitaine n'est pas libre de toutes contraintes. Elle est notamment contrainte, d'une part, par le coût et la typologie du parc résidentiel qui varient dans l'espace et, d'autre part, par des facteurs moins aisément quantifiables -qui renvoient aux pratiques sociales et familiales et à des dimensions symboliques- qui varient selon les individus. Ainsi, pour traiter de la mobilité résidentielle, il faut à la fois tenir compte des «contraintes, pressions et sollicitations du marché» et des «usages familiaux qui contribuent à modeler le projet de formations de maison» (Bonvalet et al., 1993, p.11). De cette capacité de tenir ensemble les deux termes de l'équation découle une meilleur compréhension du processus de mobilité résidentielle.

Signalons que cette littérature fait essentiellement référence à la réalité américaine. Il semble qu'en Europe la problématique ne soit pas tout à fait la même. En Europe, «la solution traditionnelle» prévaudrait; les classes aisées demeurent au centre et les classes plus démunies sont repoussées à la périphérie (George, 1992 : 521-522). Dans les cas américain, canadien et anglais, nous assisterions plutôt à une «middle-class suburbanization» (Fischman, 1987 : 11-12; Harris, 1996).

Mobilité pendulaire intramétropolitaine : nouvelles tendances

La mobilité pendulaire est un enjeu majeur en ce qui a trait à l'insertion professionnelle. L'élargissement de l'aire d'emploi par le biais d'une plus grande mobilité au niveau des déplacements domicile-travail représente la possibilité d'accéder à un meilleur emploi pour celles qui en ont un; et pour celles qui n'en ont pas, c'est la condition première pour espérer en obtenir un (Coutras 1993: 167).

S'il est vrai que l'étalement résidentiel, la déconcentration commerciale et industrielle sont liés à un accroissement général de la mobilité pendulaire des individus (Huang, 1989: 141; Hanson et Pratt, 1990; Stanback, 1991 : 8-9), il serait faux de croire qu'à l'échelle intramétropolitaine elle soit parfaite pour tous. Les travaux en mobilité pendulaire ont démontré que celle-ci est fonction du niveau d'instruction des individus, de leur capital culturel et socio-économique ainsi que de la division sexuelle des rôles sociaux (Plessis-Bélair, 1989; Rémy et Voyé, 1992; pour une revue des études sur les femmes voir Hanson et Johnston, 1985; Hanson et Pratt, 1995). Ainsi, il est reconnu que les hommes sont généralement plus mobiles que les femmes.

La géographie résidentielle et la géographie de l'emploi ainsi que le degré de mobilité des individus connaissent d’importantes transformations depuis quelques décennies. Il importe donc de saisir l’impact de ces changements sur la vie quotidienne des résidants et plus spécifiquement sur les stratégies spatiales des femmes employées de bureau.

Pour ce faire, les thèses du «spatial mismatch» et du «spatial entrapment» ont retenu mon attention car elles ont le mérite de mettre en relation à l'échelle intramétropolitaine, les transformations de la géographie de l'emploi, la mobilité résidentielle et la mobilité pendulaire.

La thèse du «job-housing spatial mismatch»

Cette thèse fut d'abord développée pour tenter d'expliquer le taux élevé d'inactivité des hommes afro-américains vivant dans les villes centrales. Pour les tenants de cette thèse, la marginalisation économique et sociale de cette population est due à l'effet combiné de la ségrégation résidentielle dont ils sont l'objet, à la décentralisation de l'emploi et à leur dépendance face au transport en commun (Cooke, 1993 : 408; Stanback, 1991: 108-109).

Récemment, on a assisté à un certain foisonnement de travaux dans cette veine, dont ceux de McLafferty et Preston qui ont trouvé intéressant d'analyser la réalité des femmes de la région métropolitaine de New York à la lumière de cette thèse. Mais les études empiriques qui ont tenté d'en vérifier la portée obtiennent des résultats pour le moins ambivalents. Il semble bien que la segmentation raciale du marché du travail joue souvent un rôle plus important que la distribution spatiale des emplois.

La thèse du «spatial entrapment»

On doit aux travaux de Nelson (1986) les premiers développements de la thèse du «spatial entrapment» voulant que les bureaux d'appui («back offices») se relocalisent à proximité des lieux de résidence d'un bassin de main-d'oeuvre «inexploité», «peu coûteux», «docile» et «captif» constitué des femmes de banlieue. Selon cette thèse, les femmes de banlieue accepteraient ces emplois car, bien que moins rémunérés, ils sont localisés à proximité de leur domicile ce qui leur permettrait de concilier plus aisément travail et famille. A l'inverse, les femmes des minorités ethniques ou les femmes chef de familles monoparentales, fort nombreuses dans les quartiers centraux, seraient trop exigeantes au niveau salarial. Leur rôle de support économique du ménage leur permet plus difficilement d'accepter de si faibles salaires (England, 1993 : 226).

On voit ici comment les thèses du «job-housing spatial mismatch» et du «spatial entrapment» peuvent rendre compte des impacts de la décentralisation intramétropolitaine de l'emploi : l'une s'intéresse aux impacts sur la population des villes centrales, l'autre sur celle des banlieues.

Résultats préliminaires

La décentralisation de l'emploi recoupe des phénomènes telles la formation d'entreprises en banlieue et la relocalisation en banlieue d'entreprises ou d'emplois établis auparavant au centre-ville. C'est la relocalisation d'emplois - et non pas d'établissements - qui retiendra mon attention. Ces emplois de bureaux peuvent être liés au secteur manufacturier ou tertiaire; j'ai donc interviewé des employées de bureau tant dans des entreprises de services que manufacturières.

J'ai réalisé des entrevues auprès de représentants de la direction dans chacune des entreprises ciblées afin de documenter le processus de relocalisation. Les thèmes centraux de ces entretiens furent : les caractéristiques de l'entreprise avant et après la relocalisation, l'identification des motifs qui ont présidé, d'une part, à la décision de se relocaliser et, d'autre part, au choix du nouvel emplacement.

Le premier cas de relocalisation documenté est celui d'une entreprise manufacturière d'usinage d'équipements industriels spécialisés qui a quitté le sud-ouest de Montréal pour un parc industriel de la Rive-Sud (voir Carte : Entreprise 1). Les motifs qui ont présidé à sa décision rappellent ceux évoqués fréquemment dans la littérature sur la décentralisation des activités économiques : taxes trop élevées, vétusté des installations, desserte en camion problématique. Après avoir vendu leurs installations montréalaises, ils ont opté pour la location d'un édifice moderne construit sur un seul niveau.

Au moment du choix du nouvel emplacement, les dirigeants de cette entreprise familiale s’étaient assurés qu’il soit accessible pour la plupart de leurs employés. Le choix de la Rive-Sud fut retenu parce que de nombreux ouvriers spécialisés et certains membres clés du personnel de bureau y résidaient déjà. Cette localisation des employés résulte du fait qu'à Montréal l'entreprise était située à proximité de deux des ponts donnant accès à la Rive-sud. La compagnie avait aussi prévu un programme de compensation financière pour les coûts supplémentaires associés aux déplacements assumés par les employés au cours de la première année. Pour cette entreprise, il était crucial d'assurer le maintien en poste de la plupart de ses employé(e)s qui constituaient une main-d'oeuvre spécialisée, déjà formée et fiable. La main-d'oeuvre n'est pas toujours un intrant interchangeable sans coûts importants. Ce cas illustre bien, comme le souligne certains auteurs, dans quelle mesure la main d'oeuvre joue un rôle prépondérant dans la constitution des avantages de localisation (Bagguley et al., 1990; Scott, 1981 et 1988).

Le deuxième cas documenté est celui d'une industrie de transformation (voir Carte : Entreprise 2). Cette entreprise a décidé de relocaliser certains segments de sa main-d’oeuvre du siège social situé au centre-ville de Montréal vers ses installations de production dont elle est propriétaire dans un parc industriel de l'est de l'île. Parmi les cas étudiés, les nouveaux bureaux de cette entreprise demeurent les plus accessibles en transport en commun.

Cette compagnie connaît des difficultés et le nombre de ses employés fut de beaucoup réduit au cours des dernières années. La relocalisation devrait permettre de réduire les coûts de location d'espace à bureau au centre-ville mais aussi de réorganiser le travail de façon plus efficace. Les employés des services touchées par la relocalisation auraient pu conserver un emploi au centre-ville, mais au prix d’une perte de statut professionnel et salarial. De plus, il est de notoriété publique qu'à terme, tous les emplois du siège social seront relocalisés sur le site des installations de production.

Le troisième cas de relocalisation est celui d'une entreprise dans le secteur des services qui a quitté un quartier du centre-ouest de l'île pour un parc industriel de la Rive Nord. La compagnie ayant pris de l'expansion, il était impossible de regrouper toutes les installations de l'entreprise sur un même site à cause du cadre bâti existant. La relocalisation fut donc la solution privilégiée. Le choix du nouvel emplacement semble lié au lieu de résidence des deux principaux dirigeants et à des ententes avantageuses avec la municipalité de banlieue d'accueil. Par la suite, la compagnie fut vendue à des intérêts américains. Ceux-ci ont maintenu la décision de relocaliser l'entreprise parce qu'elle permet l'expansion des installations et facilite l'accès tant aux camionneurs qu'aux clients étrangers voyageant en avion.

Cette entreprise a toujours embauché une bonne proportion de main-d'oeuvre à temps partiel qui résidait à proximité de l'entreprise. Contrairement aux approches qui conceptualisent les employé(e)s à temps partiel en tant que partie de la force de travail «secondaire» ou «périphérique», une fraction significative du personnel à temps partiel effectuait des tâches passablement spécialisées. Lors de la relocalisation un certain nombre de postes à temps partiel fut converti en postes à temps plein. Cette transformation fut facilitée par un accroissement significatif - dans la foulée de la relocalisation - des activités de cette entreprise. Au cours de la dernière année le mode de gestion du personnel fut «américanisé»: les heures sont plus longues et les salaires sont maintenus bas. Ceci renvoie aux travaux de chercheurs tels ceux effectués par Massey (1984) qui soulignent que la relocalisation est souvent associée à des transformations au niveau des modes de gestion et des processus de travail.

Le quatrième cas est celui d'une entreprise de services dont le siège social canadien est localisé au centre-ville de Montréal. Ils ont relocalisé certains services liés aux ventes afin de les rapprocher de leurs clientèles de la Rive Nord et des Laurentides. Ils ne sont pas localisés dans un parc industriel mais plutôt dans un nouveau pôle d'emploi de bureaux.

Aujourd'hui, dans la foulée d'une autre restructuration des modes de travail, la plupart des employés du bureau régional doivent revenir travailler au centre-ville mais nous ne traiterons pas ici des impacts de cette nouvelle centralisation de l'emploi sur les employées.

Bien qu'il soit essentiel de documenter les motivations des dirigeants, l'essentiel de ma thèse est basé sur un nombre limité d'entrevues en profondeur auprès d'employées de bureau qui ont vu leur emploi être relocalisé depuis 2 ans ou plus. Il existe de nombreuses études sur les facteurs qui incitent les entreprises à quitter la ville centrale, mais à l'exception de celle de Ley (1985), fort peu d’études s'attardent aux impacts de cette décentralisation sur les employé(e)s. Par ailleurs, il existe plusieurs études sur la mobilité pendulaire des femmes, mais elles reposent souvent sur des portraits de leur comportement à un moment donné et ne permettent pas de rendre compte de la complexité des stratégies spatiales -en termes de mobilité résidentielle et pendulaire- qu'elles déploient sur une période de quelques années.

Pour les fins de cette présentation je référerai plus spécifiquement au cas de mères vivant avec leur conjoint et leur(s) enfant(s) car la littérature reconnaît généralement qu'elles ont une mobilité pendulaire très contrainte. Aujourd'hui, deux cas de figure retiendront notre attention. D’une part, celles qui ont vu leur temps de déplacement réduit suite à la relocalisation et, d’autre part, celles qui ont vu une augmentation de leur temps de déplacement.

Soulignons que dans les quatre entreprises où nous avons interviewé des femmes, la plupart des employées ont maintenu leur lien d’emploi. L'embauche de personnel suite à la relocalisation est aussi un phénomène assez limité; au sein du groupe de femmes interviewées, nous n'avons rencontré qu'une de ces femmes. Dans son cas, l'embauche a signifié une augmentation du temps consacré aux déplacements résidence-emploi.

Les stratégies déployées dans la foulée de la décentralisation de leur lieu d'emploi sont essentiellement des stratégies qui concernent les déplacements résidence-emploi. Fort peu de femmes ont effectué un déménagement dans la foulée de la relocalisation; nous avons toutefois interviewé une femme qui a déménagé afin de préserver son emploi et son temps de déplacement fut réduit de 25 minutes.

La réduction du temps de déplacement (4 cas).

Ces quatre femmes résidaient déjà en périphérie (voir Carte) et la durée de leurs déplacements résidence-emploi fut réduit de 10 à 45 minutes selon les cas. En fait, elles sont toutes natives de la banlieue et encore aujourd'hui des membres de leur parenté demeurent dans leur voisinage. Elles y ont développé un solide réseau d'entraide, notamment en ce qui concerne la garde des enfants. La relocalisation de leur emploi est venue conforter leur volonté de demeurer en banlieue où elles sont d'ailleurs toutes propriétaires de maisons unifamiliales.

Le fait de travailler dans un environnement de type suburbain qui nécessite des déplacements en voiture ne les gêne pas, bien au contraire. Alors qu'elles travaillaient au centre, elles possédaient déjà une automobile même si deux d’entre elles ne l’utilisaient pas pour se rendre au travail. Le coût du stationnement au centre-ville et la congestion du réseau routier étaient des facteurs répulsifs.

Elles apprécient grandement leur nouveau mode de vie particulièrement en raison de la réduction de leur temps de déplacement. Pour elles, la relocalisation fut une bénédiction; elles sont beaucoup moins fatiguées et stressées. D'autant plus que le partage équitable des tâches avec leur conjoint, qui fut établi du temps où elles travaillaient en ville, fut maintenu.

Au niveau professionnel, la relocalisation semble avoir des répercussions d'intensité variable. Pour l'employée dont l'entreprise a totalement déménagé ses installations (entreprise 1), la relocalisation semble avoir eu peu de répercussion au niveau professionnel. Pour celles dont l'entreprise a maintenu un siège social au centre-ville les répercussions sont plus significatives. Dans un cas, la femme interviewée était consciente des conséquences de son transfert en banlieue. En effet, le nombre d'échelons étant limités dans ce bureau régional, ses possibilités d'ascension professionnelle à moyen ou long terme sont d'autant réduites. Dans deux autres cas, le siège social étant appelé à se relocaliser lui aussi à moyen terme, le maintien en poste au centre-ville était possible entraînait plutôt une rétrogradation.

Quand une des femmes interviewées fut informée de la relocalisation de son entreprise du centre-ville vers un parc industriel de l'est de l'île (entreprise 2), elle a décidé avec les autres membres de sa famille de déménager dans un quartier de l’est de l'île. Le déménagement ayant pour but de lui permettre de conserver son poste au sein de cette compagnie, poste bien rémunéré sans débourser plus pour se déplacer. Ils ont pu le faire en sous-louant leur appartement dans un quartier périphérique au centre-ville à leur fils qui fréquentait une université à proximité. Leur fils a repris le bail avec un de ses copains, lui aussi étudiant à l'université. Le ménage a dû mettre en veilleuse son projet d'acheter un condominium dans l'ouest de l’île. Afin de choisir leur nouveau logement, la répondante a identifié sur une carte les îlots à proximité du réseau de transport en commun et à l'aide des conseils de ses collègues elle a identifié un certain nombre de rues sur lesquelles chercher un logement.

Auparavant, elle voyageait en transport en commun, ses déplacements duraient de 30 à 45 minutes. Si elle avait maintenu sa localisation résidentielle, ses déplacements en transport en commun auraient été très complexes et longs. Elle et son mari ne veulent pas acheter une deuxième voiture car ils souhaitent toujours investir dans quelque chose de durable tel un condominium. Son mari travaille dans l'ouest de l'île mais il s’absente pour des périodes de trois jours par semaine. En ce sens, les déplacements résidence-emploi ne sont pas vraiment une préoccupation pour lui. Sa fille étudie au centre-ville qui est très accessible via le réseau de transport en commun. Les stratégies résidentielles et relatives à la mobilité pendulaire sont ici clairement une «affaire» de famille.

L'augmentation du temps de déplacement (5 cas).

Ces femmes ont vu le temps et les ressources qu’elles consacrent à se déplacer augmenter de façon significative, leur temps de déplacement a augmenté de 30 à 50 minutes.

Certaines femmes ont mentionné que si elles étaient plus jeunes et si le contexte économique avait été moins difficile, elles auraient cherché et sans doute trouvé un emploi localisé au centre; elles n'auraient donc pas accepté cette relocalisation. Le taux de chômage et la proportion de travail à temps partiel involontaire élevés expliquent sans doute en grande partie le maintien en poste d'une forte proportion de la main-d'oeuvre de chacune des quatre entreprises et le fait que seule une employée rencontrée est actuellement à la recherche active d'un emploi mieux localisé. Au Canada, en 1994 le taux de chômage s’élève à 11,3% chez les femmes et 26% des femmes occupées travaillent à temps partiel comparativement à 9% des hommes. Le tiers des effectifs féminins à temps partiel voulaient travailler à temps plein mais avaient dû se contenter d’un emploi à temps partiel (Statistique Canada, 1995, p.69-70 et 82).

Au moment de l'embauche, il y a de cela quelques années, elles cherchaient un emploi à proximité de leur résidence parce qu'elles avaient de jeunes enfants.

«[p]rès de la maison. C'est parce que mon plus jeune fils est handicapé [il était alors âgé de 8 ans]. On avait affaire assez fréquemment dans les hôpitaux et je ne voulais pas être loin de la maison s'il y avait des urgences.».

Lorsque Jocelyne Thérien (tous les noms mentionnés sont fictifs) fut embauchée sa fille était âgée de 10 ans.

«Plus j'avance en âge, plus je me dis que je peux prendre un peu plus de distance. (....) Mais quand tu as un problème, quand tu as de jeunes enfants c'est sûr que quand tu es en ville proche d'eux autres si jamais il y avait quoi que ce soit tu ne te sentirais pas coupable. Ca c'est ben important.».

Le fait que leurs enfants étaient plus âgés au moment de la relocalisation a aussi contribué à leur maintien en poste après la relocalisation.

Toutefois, dans quelques cas on observe le passage du temps partiel au temps plein . Par exemple, Lise Wilson travaillait à temps partiel pour l'entreprise de services qui a quitté un quartier de l'ouest pour un parc industriel de la Rive Nord et a accepté de maintenir son lien d’emploi à la condition d’obtenir un poste à temps plein. Mais dans les mois qui ont suivi la relocalisation, elle n’a pas obtenu de poste à temps plein et a alors décidé de quitter la compagnie. Quelques semaines plus tard on lui a offert un emploi à temps plein et depuis lors elle fait du covoiturage avec une collègue qui demeure dans un quartier adjacent.

Contrairement à Lise Wilson , Josée Boudeau aurait maintenu - et le maintiendrait encore aujourd’hui - son lien d’emploi même à 3 jours semaine. Elle est la seule à dire «[c]a serait dur, on y arriverait parce qu'on y est arrivé avant mais je veux dire tu prend un roulement, un tour de vie là...». Elle est très valorisée par son emploi.

Malgré tout un déménagement n'est pas une solution d'ajustement envisagée par beaucoup de personne. D'une part, la relocalisation de leur lieu d'emploi est rarement une raison suffisante

«Non je ne suis pas intéressée du tout, du tout à venir rester par ici. Je me dis que je ne suis pas pour changer de maison à cause d'une job.».

D'autre part, un déménagement est une décision familiale. Dans certain cas, le déménagement est envisager uniquement si le mari perdait son emploi actuel situé à proximité du domicile familial. La relocalisation résidentielle n'est pas envisagée en autant que l'emploi d'un des parents est localisé à proximité du domicile familial.

Enfin, si la mobilité pendulaire semble croître avec l'âge des enfants, il semble que la mobilité résidentielle soit quant à elle freinée par la présence d'adolescents qui ont développé, à partir de leur lieu de résidence, une multitude de réseaux au niveau scolaire, de l'emploi, de l'amitié et des loisirs.

Dans certains cas, les femmes interviewées veulent demeurer au centre de l’île de Montréal à cause de la proximité des écoles secondaires et collégiales pour leurs enfants. Dans d'autres cas, les enfants manifestent même une certaine résistance. Ainsi, dans un cas la répondante voudrait déménager en banlieue pour se rapprocher de son lieu de travail

«Mais je vais attendre que les petits soient casés. Eux autres ils ne veulent pas suivre [rires]. J'en ai un de 19 ans et une de 15 ans. L'an passé ils étaient prêts à suivre, mais cette année la plus jeune elle ne veut pas. Si on en reparle ça lui tente moins , alors on va attendre.»

En fait, la stratégie à laquelle la plupart ont recours concerne la mobilité pendulaire. Toutes ont vu leur temps de déplacement augmenter et se déplacent en automobile alors qu'auparavant certaines se rendaient au travail à pied ou en transport en commun. Les femmes interviewées qui occupent un emploi au sein de l'entreprise qui a quitté un quartier du centre-ouest pour un parc industriel de la Rive Nord (entreprise 3) ont développé de leur propre initiative un système de covoiturage; certaines afin de réduire les coûts liés à l'utilisation de leur voiture et dans un autre cas parce que la répondante ne conduit pas et n'a jamais conduit. Auparavant, elle se rendait à son travail à pied et elle consacrait une vingtaine de minutes à se déplacer. Elle se remémore sa réaction à l'annonce de la relocalisation

«Mon Dieu ça fait peur un peu, mon Dieu pour pouvoir suivre la compagnie, moi je ne conduis pas. Il a fallu que j'aille prendre mes cours de conduite, j'ai toujours pas mes licences par exemple. Ca fait trois fois que je m'essaie et ça ne marche pas.»

Elle consacre de longues heures à se déplacer car elle est dépendante des horaires de celles avec qui elle covoiture : des fois elle arrive trop tôt et parfois elle doit attendre que les autres aient terminé de travailler afin de partir avec elles. Dans le meilleur des cas elle consacre environ 45 minutes de plus à se déplacer.

Le fait de consacrer plus de temps à se déplacer a modifié la vie quotidienne de toutes les femmes rencontrées et celle de leur famille. Le conjoint et les enfants s'impliquent activement.

«Quand j'ai pas le temps de faire quelque chose lui là c'est la famille qui compte, donc il va subvenir, il va prendre le relais. Il sait très bien que le temps que je passe à voyager je ne peux pas le mettre à faire l'épicerie. Donc il va faire l'épicerie.»

Les femmes qui consacrent plus de temps à se déplacer suite à la relocalisation de leur lieu d’emploi résidaient pour la plupart dans le secteur central de l’île de Montréal. Toutefois, une des personnes interviewées réside depuis toujours dans une ville satellite de la Rive Sud à l'extérieur de la Région métropolitaine de Montréal, en fait en banlieue d'une ville satellite ! Auparavant elle travaillait dans cette ville à cinq minutes de chez elle et se déplaçait déjà en automobile

«Ici c'était nécessaire d'en avoir deux [automobiles] si je voulais être sur le marché du travail.».

Elle a été embauchée suite à la relocalisation. Dans ce cas la décentralisation a élargi l'éventail d'emplois auxquels elle avait accès. Elle ne cherchait pas un emploi à Montréal qu’elle estimait trop éloigné. L'entreprise manufacturière était déjà relocalisée dans le parc industriel de la Rive-Sud quand elle a répondu à une offre d’emploi et

«[m]ême avant d'aller là [pour l'entrevue d'embauche], je suis allée voir où c'était. Puis j'ai dit, j'ai minuté mon temps, le kilométrage, j'ai évalué çà. Je me suis dit bien là, il faudrait qu'ils me donnent tant [rires]. Ça a adonné qu'ils m'ont donné ça.»

«Mais le choix du lieu dépend de d'autres facteurs aussi. Je n'irais pas brasser des patates frites en plein centre-ville. Il faudrait vraiment que ça vaille la peine, point de vue qualité de vie et autres choses du genre [...]»

Discussion

J’aimerais maintenant vous faire part d’un certain nombre de réflexions concernant les modèles du «job-housing spatial mismatch» et du «spatial entrapment» à la lumière de ces quelques entrevues et de certains éléments de la réalité montréalaise.

De façon générale, ces thèses font trop peu de place aux possibilités pour les employées de faire preuve de «stratégie». Le recours à la notion de stratégie tant au niveau de la mobilité résidentielle, professionnelle que pendulaire, permet d'une part d'éviter une vision trop déterministe des pratiques (Godard, 1990 : 9-22). La notion de stratégie postule que les gens ont des choix, si contraints soient-ils, et qu'il existe une marge de manoeuvre possible, si petite soit-elle (Bonvalet et Gotman, 1993). D'autre part, la notion de stratégie renvoie à l'idée que les cheminements de vie tant au niveau résidentiel, que professionnel ou familial sont un ensemble d'actions plus ou moins coordonnées, de manoeuvres plus ou moins réfléchies et c'est la construction de tels équilibres dynamiques qui retiendra notre attention. Cette construction s'effectue non seulement sur une base individuelle, mais aussi au sein du ménage avec le conjoint et les enfants.

La thèse du «job-housing spatial mismatch» a le mérite de mettre en relation à l'échelle intramétropolitaine, les transformations de la géographie de l'emploi et celles de la géographie résidentielle ainsi que l'évolution de la mobilité pendulaire des populations urbaines. Mais il faut transposer cette thèse avec beaucoup de prudence au cas montréalais car comme le souligne pertinemment Linteau (1987) le centre de Montréal ne connaît pas le déclin de ses consoeurs américaines, l'urbanisation au sein de la région métropolitaine est plus lente et plus contrôlée, la fiscalité est moins favorable aux banlieues. Bref, la dynamique métropolitaine semble à cet égard en porte-à-faux entre les modèles américain et européen. De plus, les tensions entre les populations noire et blanche ne marque pas la dynamique spatiale montréalaise (Linteau, 1987). La ségrégation raciale qui est centrale à la thèse du «job-housing spatial mismatch» est un phénomène qui a toujours peu de résonance à Montréal.

Toutefois, les femmes rencontrées qui résidaient dans les quartiers centraux sont confrontées à une certaine forme de «job-housing spatial mismatch». Leurs déplacements pendulaires sont plus onéreux en termes de coûts, de temps et de fatigue. Ces coûts supplémentaires sont essentiellement assumés par le ménage, les entreprises et l’État s’impliquant fort peu..

Malgré une augmentation importante des divers coûts associés à leur temps de déplacement, ces quelques femmes ont pu et ont accepté de maintenir leur lien d’emploi. Chez les femmes interviewées plusieurs nous ont affirmé que n'eut été le contexte économique difficile elles auraient cherché et trouvé un autre emploi comme elles l'avaient fait plusieurs fois auparavant. D’une part, il était plus facile de trouver un emploi et d’autre part, elles vieillissent et hésitent à quitter un emploi.

Pour maintenir ce lien d’emploi, elles ont dû opérer un transfert du transport en commun et de la marche à pied vers l'usage de l'automobile. A Montréal, le taux de mobilité des individus est en croissance. Par exemple, la région métropolitaine de Montréal a connu une croissance de la mobilité des individus (nombre moyen de déplacements unidirectionnels par personne par jour) de 31 % au cours de la période 1974-1987 et la mobilité des femmes actives sur le marché de l’emploi est plus élevé que celle des hommes ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’elles effectuent de nombreux déplacements reliés aux tâches domestiques et aux soins aux enfants (Bussière et al., 1993). En 1994, 94,2% des femmes dans des familles époux/épouse possédait au moins un véhicule. Cette proportion est moins élevée chez les mères seules (66%) ou les femmes seules de moins de 65 ans (64%) (Statistique Canada, 1995, p.31). Le réseau de transport en commun est passablement développé. Toutefois ce réseau est conçu afin de desservir de façon prioritaire le centre-ville et est plus développé sur l'île. Il est donc peu adapté aux déplacements inter-banlieues ou en provenance de la lointaine banlieue. L’étalement urbain a un impact négatif sur la demande de transport en commun et un impact positif sur l'utilisation de l'automobile (Bussière et Dallaire, 1994). Une seule des personnes rencontrée a déménagé afin de se rapprocher de son nouveau lieu de travail. Une stratégie de la relocalisation résidentielle semble très onéreuse et implique une concertation de tous les membres du ménage. De façon générale, les entrevues réalisées mettent en relief l’importance de conceptualiser les quartiers comme des milieux de vie et ce même dans le cas des quartiers de banlieue. Les femmes, particulièrement les mères, seraient susceptibles de développer des réseaux d'entraide au sein de leurs quartiers de résidence ce qui augmenterait leur attachement à ceux-ci . De plus les adolescents et même les pré-adolescents peuvent être dans certains cas un frein à la mobilité résidentielle de leurs parents à cause des réseaux qu’ils ont développés au niveau scolaire, de l' emploi, de l'amitié et des loisirs.

En ce qui concerne la thèse du «spatial entrapment» soulignons qu’à Montréal, les emplois de bureau demeurent encore fortement concentrés au centre-ville. Toutefois, une tendance récente à la déconcentration est manifeste bien que moins accentuée -comme nous l'avons déjà mentionné- qu'aux États-Unis. Par exemple Laval, Anjou, Saint-Laurent et Longueuil sont devenus ces dernières années des pôles secondaires d'attraction des services du tertiaire supérieur (Coffey et Drolet, 1993 : 60) et de façon générale, les municipalités de la région métropolitaine ont vu se développer l’emploi.

Au Canada, les femmes sont surreprésentées dans les emplois de bureau et cette surreprésentation se renforce au fil des ans. A l'heure actuelle, les effectifs féminins dans ce type d'occupation atteignent près de 80% (Kempeneers, 1992 : 30-31; Cohen, 1987 : 16-17; Statistique Canada, 1995, p.70). Le travail de bureau constitue de loin la catégorie la plus importante d'emplois pour les femmes au Canada (Cohen, 1987 : 16). Toute modification de la géographie de l'emploi de bureau affectera donc la vie quotidienne d'un grand nombre de femmes.

Dans la région montréalaise, l'étalement résidentiel est une tendance qui est loin de se résorber, s’est accélérée entre 1986-1990 (Lamonde, 1992). Il appert à la lumière des quelques entrevues que j’ai réalisées que les femmes de banlieue sont déjà actives sur le marché du travail. De plus, il me semble que les femmes de la région métropolitaine de Montréal aient un rapport à l'emploi différent de celui décrit dans la thèse du «spatial entrapment». Aujourd'hui, il existe une diversité de comportements des femmes par rapport à l'emploi et les mères de jeunes enfants ont un taux de participation au marché de l'emploi très élevé. Il n'est pas évident que les femmes de la banlieue montréalaise attendaient passivement les opportunités de travailler à proximité de leur domicile (England, 1993b: 236). Entre 1981 et 1994, le taux d’emploi des mères ayant des enfants de moins de 16 ans vivant à la maison est monté en flèche; il est passé de 50% à 63% (Statistique Canada, 1995, p. 67).

Les femmes interviewées qui résidaient déjà en banlieue se retrouvent avantagées par la relocalisation de leur emploi. Ces femmes étaient déjà très mobiles, elles se déplaçaient tous les jours vers le centre-ville. Un transfert du transport en commun vers l'automobile est tout de même observable dans quelques cas, certaines banlieusardes possédaient une automobile mais ne l’utilisait pas pour se rendre au centre.

S’il existe une certaine forme de «spatial entrapment», il faudrait le rechercher du côté des possibilités de promotions plus limitées et de types d’emplois moins stimulants dans certains cas.

 

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© Natalie Chicoine

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